VIDE

 

Vide ma casquette

Pas grand chose dans la tête

Juste deux cacahouètes

Et des restes de fêtes

Vide ma besace

Où ne subsiste hélas

Qu'un trèfle et quelques as

Et un zeste de toi

 

Vide mon caleçon

Squatté par un hameçon

Une forêt primitive

Infestée de morpions

Vide ma coquille

De Caliméro des villes

Le tic-tac de l'aiguille

Devant mes yeux défilent

 

Vide l'atmosphère

De nos jours éphémères

Le sablier du temps

S'écoule lentement

 

Vide tes discours

Qui saoûlent même les sourds

Vide ta rhétorique

D'homme politique

Vidé mon porte-monnaie

Par un jeu de société

Dont les dés sont pipés

Par mon propre banquier

 

Vide l'univers

Sans dieux ni ptits hommes verts

Le Paradis sur Terre

Et les Martiens chez Saint-Pierre

Vide l'arc-en-ciel

Aux couleurs d'archipel

Illusion de pastels

Pour une promesse virtuelle

 

Vide l'atmosphère

De nos jours éphémères

Le sablier du temps

S'écoule lentement

Vole chrysalide

Sors de ton cocon

Bref est le battement des ailes

Dans le vent

 

Vide l'appartement

Depuis que t'es partie

Avec tous tes vêtements

Et la femme de ma vie

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Ecrit en décembre 2008